Règlementer la vitesse sur la Richelieu ne sera pas simple
25 novembre, 2021
L’achalandage sur la rivière Richelieu, en hausse depuis de nombreuses années et dopé par la pandémie, aura exercé une pression telle qu’un projet de réglementation pour limiter la vitesse des embarcations était prévu pour 2022 sur un secteur précis de la rivière. Toutefois, il pourrait malgré tout ne pas voir le jour. Du moins dans un avenir rapproché. Le règlement en question aurait imposé une limite de vitesse de 10km/h dans le secteur compris entre Saint-Antoine-sur-Richelieu et Saint-Marc-sur-Richelieu, soit sur une distance d’une vingtaine de kilomètres.
On pouvait lire dans La Presse + du 15 novembre dernier sous la plume de Jean-Thomas Léveillé que « dans la foulée de leurs protestations, Transports Canada a demandé la semaine dernière aux nouveaux maires des quatre municipalités concernées par son projet de règlement, qui avait pourtant été publié en juin dans la Gazette officielle du Canada, de réitérer leur appui d’ici vendredi. »
À l’origine de sa restriction dans le secteur en question, on pouvait aussi lire dans La Presse + : « La mesure vise à améliorer la sécurité des différents usagers de la rivière Richelieu, mais aussi à freiner l’érosion des berges, améliorer la qualité de l’eau et protéger l’habitat de différentes espèces, dont le Chevalier cuivré. »
Comme l’a rapporté pour sa part L’œil régional (Le journal de la vallée du Richelieu) dans son édition en ligne du 22 novembre, des « riverains et des propriétaires de marina s’opposent à l’annonce du gouvernement fédéral de limiter la vitesse et d’interdire le wakeboard sur une partie de la rivière Richelieu. Une pétition sur le site Change.org avait récolté près de 2000 signatures… ».
« Le créateur de la pétition de Change.org, Benjamin Charron, souligne qu’aucune demande formelle n’a été établie pour le moment, mais que les propriétaires de bateau riverains de la rivière considèrent que la limite de 10 km/h n’est « pas logique » et que la plupart d’entre eux disent ne pas avoir été consultés dans le processus. « Ça va prendre deux heures pour traverser les villages et ça va toucher tout le monde qui passe par les écluses. Ça n’a pas de sens », dit-il. » Et les policiers, est-ce qu’ils vont patrouiller à 10 km/h », demande-t-il? ».
« S’il comprend qu’une partie du but de la nouvelle réglementation est de permettre un meilleur partage de la rivière entre les sports nautiques sans moteur et ceux avec moteurs, M. Charron pense qu’il est possible de mieux s’y prendre. »
Les propriétaires de marinas du secteur visé par le nouveau règlement et d’autres sur la rivière Richelieu comptent s’organiser pour faire front commun afin de s’y opposer, comme le confirmait à L’œil régional le propriétaire de la Marina Saint-Mathias, Patrick Picard.
« Tout comme les riverains interrogés par le journal, M. Picard pense qu’il faut sensibiliser les propriétaires de bateau concernant la vitesse, ou encore établir des zones tampons pour circonscrire le wakeboard. Mais la limite de vitesse proposée ratisse trop large, dit-il, et s’applique sans discernement autant à des chaloupes que des bateaux de 50 pieds. » De plus, selon M. Picard, « limiter la vitesse à 10 km/h sur cette portion de la rivière va seulement déplacer le trafic nautique sur la section de la rivière entre Belœil et Chambly et causer du mécontentement dans le secteur. »
Comme on le voit, la cohabitation sur les eaux de la rivière Richelieu de manière harmonieuse n’est pas chose facile et ce genre de situation risque de s’y reproduire, là et ailleurs…
Pour en savoir plus : https://oeilregional.com/lopposition-sorganise-contre-la-future-limite-de-vitesse/?fbclid=IwAR1ZX3bY-IlXJ4mitjFSJ68x39i0hhQJgqiZIV3hPyWmTpObfWpnkQy3a5k