Tour d’horizon « électrique » des salons nautiques d’hiver

27 mars 2025
La saison des salons nautiques d’hiver a pris fin, et c’est un bon moment pour examiner certaines des options de bateaux et de moteurs électriques qui ont été exposées à divers endroits et ce que cela pourrait réserver pour l’avenir.
J’ai pu visiter quatre salons : Toronto et Vancouver, ainsi que Miami, aux États-Unis, et Düsseldorf, en Allemagne (le plus grand salon nautique du monde).
Globalement, deux tendances se dégagent. La première est la croissance continue des options électriques, tant pour les bateaux que pour les ensembles moteur/batterie. La seconde : le type de bateau électrique qui domine le marché est le semi-rigide (RIB), notamment en Europe. L’option ponton est également en plein essor, mais il s’agit d’un type d’embarcation typiquement nord-américain, quasiment inconnu en Europe.
Voyons d’abord le salon de Toronto, celui de Vancouver suivra prochainement.
Toronto International Boat Show/Salon nautique international de Toronto (TIBS)
Le lac intérieur de ce salon est l’une de ses attractions les plus populaires et, cette année, des démonstrations de bateaux électriques ont eu lieu à chacun des 10 jours de l’événement.
Les entreprises participant au programme « Électrification de la navigation de plaisance au Canada » comprenaient des bateaux des sociétés canadiennes Vision Marine Technologies, Navigator Boats et Legend, ainsi que de la société danoise Rand Boats. Les moteurs électriques des bateaux provenaient d’ePropulsion, Mercury et Tohatsu.
Des démonstrations ont également été réalisées par les fabricants de planches de surf électriques E-Surf et JETSURF. Par ailleurs, une autre tendance observée sur tous les salons était la multiplication rapide des planches de surf électriques, des planches à foil, des scooters sous-marins et autres « jouets nautiques », notamment les jet-skis et les motomarines.
Sur le lac, Vision Marine a présenté son nouveau venu sur le marché des pontons, l’Armada 168, tandis que deux bateaux de croisière de style « pique-nique » étaient exposés sur le plancher du Centre Enercare. L’un était le Fantail 217, un modèle classique à toit en toile (ou auvent) rappelant les bateaux électriques de l’Exposition universelle de Chicago de 1896. L’autre était le Volt, qui reprend cette forme classique et la transforme en une version résolument contemporaine.
Le troisième bateau exposé au stand Vision était le Phantom. Ce bateau rotomoulé est quasiment indestructible. Le rotomoulage est la technologie utilisée pour les kayaks en polypropylène. Le Phantom est donc incroyablement léger, avec seulement 350 kg (800 lb), ce qui est exceptionnel pour un bateau de 5 mètres pouvant accueillir 10 personnes.

Enfin, sur le stand Vision, se trouvait une exposition autonome de leur E-Motion 180e (180 CV / 130 kW), ainsi que du pack de batteries qui alimente l’un des hors-bords électriques les plus puissants disponibles.
L’autre exposant qui a attiré beaucoup d’attention était Navigator. Leur bateau gonflable Electricat, sorte de bateau-maison de 10 pieds de haut, exigeait presque que les enfants sautent dessus comme sur un château gonflable.

Ils ont également exposé un semi-rigide de 3 mètres (fabriqué en Ukraine) ainsi qu’une gamme complète de moteurs électriques allant de 1 à 65 CV (d’un demi-kilowatt à 40 kilowatts). Ces moteurs provenaient d’Aquamot (Allemagne), Elco (États-Unis), RIM Drive Technologies (Pays-Bas), Thruster (Norvège), TEMO (France) et ePropulsion, qui équipe l’Electricat.
Originaire de Chine, ePropulsion est probablement le fabricant de moteurs de bateaux électriques connaissant la croissance la plus rapide au monde. Pour sa première incursion au salon de Toronto, il présentait sa gamme complète de moteurs, soit l’eLite, un moteur de 1 kW intégré à un gouvernail, un hors-bord de 40 kW et un système de propulsion in-bord de 100 kW (135 CV).

Pour sa part, Tohatsu a lancé sa première entrée sur le marché électrique – l’Alaris – en démo dans un réservoir d’eau (essayez de faire cela à l’intérieur avec un hors-bord à combustion interne!) et un autre sur un semi-rigide, le Gala Atlantis A240.
Chez Innovocean Inflatable Boats, un autre revendeur de semi-rigides, on propose une propulsion électrique sur l’un des modèles de la marque, mais avec une touche d’originalité. Plutôt que d’avoir un hors-bord électrique monté sur le tableau arrière comme d’habitude, on a conçu un système à deux moteurs électriques qui fournissent la même puissance globale, mais la répartissent entre chaque côté du bateau.
Pour moi, l’un des moments forts du salon a été ma rencontre avec Nikolay Bakunin de Multeps Solar. Cette entreprise d’Aurora, en Ontario, se spécialise dans les systèmes solaires résidentiels depuis 2011 et elle a réalisé avec succès plus de 500 projets de différentes tailles et configurations en Ontario.

Nikolay a appliqué cette expertise à un Boston Whaler de 7,3 mètres équipé de deux moteurs Torqeedo Cruise et de panneaux solaires sur le toit, ce qui lui permet de fonctionner entièrement à l’énergie solaire par beau temps. Les batteries peuvent également être rechargées sur une prise domestique et, de plus, fournir de l’énergie dans l’autre sens, permettant ainsi au bateau de contribuer à l’alimentation de votre chalet.

Enfin, le très impressionnant CedarCraft Vintage Electric Cruiser, une remise à niveau électrique (utilisant également un moteur Torqeedo), était exposé au stand de l’Antique and Classic Boat Society. Il a été construit par Rob Hill de Hillco e-Marine à Burlington, Ontario. Ce runabout en cèdre aux finitions impeccables allie design de bateau vintage et technologie électrique.

Basé à Toronto, Jeff Butler est le rédacteur en chef de plugboats.com, le site web international consacré aux bateaux électriques et à la navigation de plaisance. Il est également président de l’Association canadienne du bateau électrique.