Éviter les accidents en comprenant le comportement de votre bateau

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24 mai, 2022

Par Marc Robic

Divulgation complète et confession : j’aime regarder les pannes et les accidents de bateaux sur YouTube ! Tant que personne ne se blesse, c’est amusant et très divertissant.

Même dans nos propres clubs et marinas, de nombreux membres s’assoient et regardent « le spectacle » alors que d’autres plaisanciers se cognent contre les quais, d’autres bateaux ou se font prendre au dépourvu par une rafale de vent inattendue, etc.

Ce qui ressort souvent, c’est que beaucoup de plaisanciers, lors des manœuvres au moteur, ne savent tout simplement pas comment leur bateau se comporte et se comportera dans diverses circonstances et conditions. Qu’il s’agisse de manœuvrer dans des espaces restreints tels qu’un port ou un mouillage très fréquenté, par vents violents ou rafales de vent, de faire marche arrière ou d’effectuer quelque manœuvre, la plupart des situations peuvent être gérées en toute sécurité et avec succès quand nous connaissons et comprenons notre bateau.

Tout cela témoigne de l’importance pour chaque propriétaire de bateau de bien connaître son bateau et son comportement. Malheureusement, nombreux sont ceux qui n’ont jamais pratiqué diverses manœuvres permettant d’acquérir cette expérience.

Si nous voulons prévenir ou au moins minimiser les accidents et les dommages ou même les blessures à nous-mêmes et aux passagers, il est de notre responsabilité de savoir comment notre bateau peut réagir dans n’importe quelle situation, que nous nous engagions dans une manœuvre exprès ou comme réaction d’évitement. Passons en revue certaines manœuvres que tous les conducteurs de bateaux devraient pratiquer et comprendre. Notez qu’elles devraient être pratiquées sur chaque bateau car deux bateaux ne réagiront pas exactement de la même manière.

Au-dessus de la ligne de flottaison, chaque bateau aura des caractéristiques qui le feront réagir différemment – même de la même marque et du même modèle. En effet, les biminis, enceintes de toile complètes ainsi que la hauteur de franc-bord, les cabines et les hautes superstructures des croiseurs, par exemple, détermineront comment un bateau particulier réagira face aux conditions de vent existantes.

Sous la ligne de flottaison, la forme et la conception de la coque et de la quille affecteront également la réponse du bateau lors des manœuvres. Un voilier avec une quille profonde sera différent d’un yacht à moteur avec son fond relativement plat, par exemple. Selon le poids total du bateau, la réponse au courant et au vent sera différente.

Ainsi, en considérant à la fois ce qui est au-dessus et ce qui est en dessous de la ligne de flottaison, leurs effets combinés peuvent surprendre et intimider. Cependant, une fois apprises, les plaisanciers expérimentés peuvent utiliser ces connaissances à leur avantage en anticipant comment le bateau réagira aux conditions de mer et de vent à un moment donné.

Cela dit, les bateaux équipés de moteurs hors-bord ou semi hors-bord, de propulseurs de poupe et ceux équipés de propulseurs d’étrave, auront beaucoup plus de facilité avec ces « exercices », mais leurs pilotes doivent tout de même pratiquer ces manœuvres. J’ai vu des bateaux se mettre en difficulté alors qu’un propulseur d’étrave tombait en panne au pire moment! Alors apprendre à piloter son bateau sans ce propulseur est aussi une très bonne idée.

Pilotage. Contrairement à une voiture, où les roues avant font tourner l’avant de l’auto, sur un bateau, le safran est situé à l’arrière. C’est donc l’arrière du bateau qui bouge à gauche ou à droite, pas l’avant. Un peu comme reculer votre voiture où les roues qui tournent sont maintenant à l’arrière ! Aussi, plus le bateau est long, plus il est important de comprendre cet effet, surtout dans les endroits exigus.

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Autres considérations importantes

L’effet du pas d’hélice ou coup de fouet: on l’appelle en anglais « prop walk », et cet effet est peut-être l’un des plus mal compris ou négligés lors de la mise en marche arrière du bateau. Et là aussi, deux bateaux ne se comporteront pas de la même manière. Tout dépend de la taille de l’hélice, du pas de l’hélice, de la vitesse du moteur et, bien sûr, de la forme de la coque et de la position du gouvernail.

Mais une fois que vous maîtrisez la façon dont votre bateau réagit en marche arrière, vous constaterez que ce peut être d’une grande aide lorsque vous reculez vers un emplacement à quai ou que vous manœuvrez dans des endroits étroits.

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Exercices pratiques :

Pour pratiquer et tester votre bateau et vos compétences, utilisez une marque flottante (un pare-battage bien visible ou une boule d’amarrage attachée à une ligne et une ancre ou un poids) Si votre club a des bouées de course, vous pouvez également les utiliser car elles sont normalement en plastique et n’endommageront pas le bateau en cas de contact pendant l’entraînement.

Inutile de préciser qu’il ne faut pas utiliser de bouées ou aides à la navigation. Elles sont non seulement en métal et endommageront le bateau, mais ce serait d’aller jouer au beau milieu de la voie navigable!

Par une journée relativement calme, trouvez une zone avec peu ou pas de trafic de bateaux et placez la marque dans l’eau. Entraînez-vous à venir à la marque sur votre bâbord. Ralentissez et passez au neutre juste avant d’arriver à la marque jusqu’à un arrêt net. Une fois le repère passé, engagez la marche arrière et attendez de voir ce qui se passe par rapport au repère. L’effet du pas d’hélice (sur la plupart des bateaux) amènera la poupe vers bâbord. Comment agit-il?

Faites maintenant la même chose en vous rapprochant de la marque à tribord.

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Comment réagit le bateau au ralenti ? Maintenant, essayez différentes vitesses d’accélération et voyez comment il réagit. Tournez le gouvernail vers bâbord (à la fois au ralenti et à vitesse). Essayez à nouveau en tournant le gouvernail vers tribord.

Maintenant, avancez de quelques centaines de mètres et essayez de reculer vers la marque sur une distance plus longue. Sentez comment le bateau suit et réagit. En passant au neutre et en marche avant, arrêtez-vous complètement juste avant la balise sans la heurter.

Lâchez la barre. Comment réagit le bateau?

Essayez ces mêmes exercices avec différentes directions du vent. Au près, au portant, à bâbord, à tribord, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest ! Apprenez à bien connaître votre bateau !

Lorsque vous serez dans une marina ou un port de plaisance inconnu et que vous devrez manœuvrer dans un endroit restreint ou prendre des mesures d’évitement, vous serez content de bien connaître votre bateau.

Une bonne idée : une fois que vous avez terminé et avant de récupérer la marque, pratiquez une récupération d’homme à la mer (MOB). Venez à lui de différentes directions de vent et de courant. Si votre équipage régulier est à bord, cela leur montrera également quel est le processus.

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Marc Robic

Marc est membre des Escadrilles canadiennes de plaisance. Lui et sa femme, Claude Couture, naviguent sur leur Catalina 270, Aquaholic 3, à partir du Yacht Club Ile-Perrot à Montréal, où Marc a été capitaine de port durant 16 ans. Avec plus de 40 ans d’expérience, Marc est également un bricoleur passionné.

mrobic@aol.com

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