Vos cendres à la mer, oui ou non?
27 janvier, 2022
Un de vos proches a exprimé dans ses dernières volontés le souhait de voir ses cendres dispersées à la mer. Peut-on le faire? La question intrigue. En tout cas chez ceux qui tiennent à savoir si l’on peut légalement disposer des cendres d’un défunt à la mer – ou au lac ou dans le Fleuve. L’on imagine mal le faire en douce, ce qui enlèverait pas mal de cachet à un rite se voulant solennel. La réponse à la question en titre : tout dépend.
C’est d’ailleurs ce qu’a dit André Duchesne dans un article de La Presse du 13 août 2016. L’on peut lire, entre autres choses, que depuis le 17 février 2016, « le gouvernement québécois a adopté et sanctionné la loi 66 sur les activités funéraires. Celle-ci ne prévoit aucune restriction particulière relativement à la disposition des cendres humaines si ce n’est que pour dire, à l’article 71, qu’on ne peut les disperser « à un endroit où elles pourraient constituer une nuisance ou d’une manière qui ne respecte pas la dignité d’une personne décédée ».
L’auteur ajout : « Mais attention, car les villes ont aussi leur mot à dire par la voix de leurs règlements.
« Or, justement, à Montréal, l’article 4 du règlement sur la propreté dit ceci : « Il est interdit de jeter, déposer ou laisser sur le sol du domaine public : des déchets d’aliments, des immondices, des cendres, des débris de matériaux, des résidus d’élagage ou autres rebuts. »
« À la Ville, on est catégorique. « Le mot cendres est utilisé de façon générique et cela inclut donc les cendres humaines ».
Et puisque nous sommes entre marins, ce sera, bien entendu, le Fleuve qui nous intéresse. « Qu’en est-il des lieux gérés par le fédéral ? Nos recherches n’indiquent aucune restriction quant à la disposition de cendres dans le fleuve Saint-Laurent », précise M. Duchesne. Il donne, en terminant, quelques exemples de célébrités dont les cendres ont été répandues dans la nature. Retenons celui de Neil Armstrong (1930-2012), astronaute et premier homme sur la Lune, dont les cendres ont été confiées à l’océan Atlantique.
Voir cet article au complet à https://plus.lapresse.ca/screens/10da7ec6-5ced-44b9-ab7c-37c2d12e033d__7C___0.html
En France, Olivier Tourchon, dans un article de Bateaux.com de janvier de cette année, rapporte que les « amoureux de la mer et des bateaux ont une propension naturelle à souhaiter que leurs cendres soient disposées en mer, là où ils auront passé de bons moments. » Au pays de Tabarly, selon « la réglementation maritime d’usage, tout dépôt est prohibé à moins de 300 mètres du rivage. Cette interdiction inclut la dispersion des restes d’un défunt, les couronnes de fleurs ou, encore, les urnes funéraires. » À ce titre, l’auteur apporte une précision: « Deux pratiques coexistent, la dispersion des cendres et l’immersion d’une urne funéraire.
« La dispersion des cendres consiste à déposer les restes incinérés d’un défunt à la surface de l’eau. Elles seront portées par le vent et l’eau pour aller se diluer dans l’élément liquide. » Pour ce qui est d’une urne : « L’immersion d’une urne funéraire consiste à déposer sur l’eau ou sur le plancher sous-marin une urne contenant les cendres. Dans le premier cas, l’urne coulera lentement vers les abysses. Dans le second cas, c’est un plongeur qui ira la déposer dans un endroit adapté, abrité des courants trop forts. »
D’autres dispositions légales qui sont propres à la France entourent ces pratiques. Voir l’article à https://www.bateaux.com/article/38873/les-plaisanciers-qui-desirent-que-leurs-cendres-soient-dispersees-en-mer-et-la-loi?fbclid=IwAR2koFvnXjrzzJuY1QmocEn-sWhmQTRE0imBpV3iAUtA9R0wB72ZSpCWT48
Si de voir vos cendres dispersées – ou immergées – sur votre lac favori ou autre lieu de navigation de prédilection, fait partie de vos plans, il vaudrait la peine de vous enquérir de ce qui est légalement accepté d’avance… Préparer le voyage, c’est déjà voyager un peu, non?