Plus d’options électriques chez Axopar
7 novembre, 2024
L’année 2024 marque le 10e anniversaire d’Axopar, qui peut se targuer d’être l’entreprise nautique de fabrication de bateaux à la croissance la plus rapide au monde. Au cours de la dernière décennie, elle a livré plus de 6 000 bateaux dans le monde et se prépare pour la prochaine avec le lancement d’une gamme de modèles entièrement électriques : AX/E.
Les deux premiers modèles de la gamme sont l’AX/E 25, qui a remporté le prix Gustave Trouvé (Gussies) du bateau électrique 2023 dans la catégorie Bateaux de production jusqu’à 8 m/26 pieds, et un plus petit AX/E qui a fait ses débuts au Cannes Yachting Festival en septembre dernier.
La version à propulsion fossile du 22 a remporté de nombreux prix, notamment le Motorboat Award, le European Powerboat of the Year et le Best of Boats. Selon la société, « l’AX/E 22 perpétue cet esprit pionnier, alliant élégance sophistiquée, durabilité et sensations fortes, parfait pour ceux qui exigent le meilleur de leur temps sur l’eau. »
Les deux questions que la plupart des gens se posent quant à la propulsion électrique sont : à quelle vitesse ? Et jusqu’où ?
La vitesse ne pose aucun problème. Les deux Axopar sont propulsés par des moteurs hors-bords électriques de la société norvégienne Evoy, dans laquelle Axopar détient une participation de 10 % après une ronde de financement de 6,4 millions d’euros (6,9 millions de dollars américains) en 2023. Evoy propose une gamme de moteurs hors-bord et in-bord de grande puissance qui sont utilisés à la fois sur des bateaux de plaisance et des bateaux commerciaux comme ceux utilisés dans l’industrie aquacole norvégienne.
L’AXE 25 est équipé d’un hors-bord Evoy Storm +300 CV. Bien que les moteurs électriques soient mesurés en kilowatts, de nombreuses entreprises comme Evoy utilisent l’équivalent en chevaux dans leur nom : le Storm 300 a 225 kilowatts de puissance continue (225 x 1,3 = 292). Il existe également une mesure de la puissance de pointe (puissance disponible pendant de courtes périodes, comme pour déjauger) et le moteur Evoy a 450 kW à cet égard, soit 610 CV. Cela signifie une vitesse de pointe de 50 nœuds / 57 mi/h / 92 km/h.
Axopar se présente comme « une compagnie pour l’aventure ». Bien que je n’aie pas eu la chance d’être sur l’AX/E 25, j’ai été sur un RIB (Rigid Inflatable Boat) à moteur Evoy allant près de cette vitesse, et je peux affirmer que c’est assez d’aventure pour à peu près tout le monde !
L’AX/E 22 utilise le hors-bord Evoy Breeze 120+ CV, avec une puissance continue de 90 kW (≈ 122 CV) et une puissance de pointe de 137 kW (≈ 185 CV). Ce plus petit moteur peut lui permettre d’atteindre une vitesse de pointe de 36 nœuds / 42 mi/h / 67 km/h.
Quant à la question de l’autonomie, la puissance nominale des moteurs en kW est plus utile que la puissance nominale en chevaux, car les kilowatts et les kilowattheures sont tous deux basés sur le Système international d’unités (SI). Un kilowattheure correspond à la quantité d’énergie qu’un moteur d’une puissance d’un kilowatt consomme en une heure.
Connaissant la consommation énergétique d’un moteur, il suffit de connaître la capacité de la batterie à stocker l’électricité pour calculer l’autonomie. L’Axopar de 25 pieds possède une batterie de 126 kWh et celle du 22 pieds fait la moitié de cette capacité : 63 kWh.
La vitesse de croisière de l’AX/E 25 est de 25 nœuds / 46 km/h (que je vais utiliser car les kilomètres font également partie du SI). À une vitesse de croisière de 46 km/h, la consommation d’énergie est d’environ 2,4 kWh par kilomètre. Avec 126 kWh disponibles dans la batterie, cela représente une autonomie d’environ 50 km.
L’AX/E 22 consomme moins d’énergie pour atteindre la même vitesse de croisière : environ 3,3 kWh par kilomètre, ce qui fait que l’autonomie à vitesse de croisière est de 35 km. À basse vitesse (et la plupart des gens sont surpris lorsqu’ils découvrent combien de temps ils passent à basse vitesse), l’AX/E 25 peut vous emmener jusqu’à 120 km et le 22 a une autonomie maximale d’environ 76 km.
À l’exception des moteurs, les autres modèles AX/E sont les mêmes que ceux fonctionnant aux carburants fossiles, avec les mêmes options et équipements.
L’environnement est évidemment la principale raison qui pousse Axopar à se lancer dans la navigation électrique. Leur site Internet indique : « Le monde est désormais différent de celui de nos débuts en 2014 et les entreprises de tous types sont gérées avec des mentalités différentes et des valeurs renouvelées. »
J’ai pu parler avec le partenaire fondateur et directeur de la création et de l’innovation d’Axopar, Jan-Erik Viitala, en début d’année. Il a clairement indiqué que la société ne proposerait pas de versions électriques de ses bateaux à moins que les performances en termes de vitesse et d’autonomie ne soient cohérentes avec ce qui a fait leur succès depuis 10 ans.
« Chez Axopar, nous n’avons jamais eu l’intention de nous arrêter », explique-t-il. «Nous préférons accélérer, exploiter notre élan, nous réinventer, tout en restant fidèles à ce que nous sommes. C’est ainsi que nous générons l’énergie électrique, à la manière d’Axopar. Alors que d’autres parlent de navigation électrique, nous nous concentrons sur l’E-Performance, car le plaisir d’être sur l’eau ne doit jamais être compromis, tout comme ce qui crée une expérience de navigation inoubliable. »
Lorsqu’un acteur majeur comme Axopar décide de se lancer dans les bateaux électriques, c’est signe que la révolution des véhicules électriques commence à arriver sur l’eau. À mesure que de plus en plus d’entreprises proposeront des moteurs électriques de grande puissance et que la technologie de stockage des batteries progresse, vous pourriez en voir un sur un lac près de chez vous bientôt.
Basé à Toronto, Jeff Butler est le rédacteur en chef de plugboats.com, le site Web international (en anglais seulement) consacré aux bateaux électriques et à la navigation de plaisance. Il est également président de l’Association canadienne des bateaux électriques.