Retour sur les bateaux électriques aux JO Paris 2024
12 septembre 2024
Comme des millions d’autres à travers le monde, vous avez probablement suivi au moins une partie de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Comme l’ont dit de nombreux commentateurs, c’était la première fois que les cérémonies se déroulaient dans un lieu autre qu’un stade.
Pour les plaisanciers, c’était très émouvant de voir défiler sur la Seine 150 bateaux transportant des athlètes de 210 pays. Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est qu’un cinquième de la flotte – 31 de ces bateaux – était équipée d’une propulsion électrique.
Beaucoup d’entre eux étaient des bateaux de croisière sur la Seine réaménagés, bénéficiant d’aides de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), du port Haropa (les ports du Havre, de Rouen et de Paris) et de Voies Navigables de France (VNF), l’un des organismes qui gère la plaisance et la navigation sur la Seine.
Ces bateaux d’excursion seront désormais en service actif, le plus grand d’entre eux, Mistinguett, transportant jusqu’à 248 passagers sur la Seine lors de deux excursions quotidiennes, chacune d’une durée de deux heures et demie.
C’est sur la Seine en 1881 que le prolifique inventeur français Gustave Trouvé travaillait sur son prototype de bateau électrique Le Téléphone lorsqu’il décida qu’il serait plus productif de détacher le moteur et de le ramener chez lui chaque soir pour le bricoler dans son appartement parisien. Eurêka ! C’était l’invention du moteur hors-bord. D’ailleurs, les prix internationaux de bateaux électriques « Gussies » 2024, qui portent le nom de Trouvé, débuteront dans quelques semaines.
Toujours aux Jeux Olympiques, les épreuves de voile à Marseille comptaient 19 semi-rigides entièrement électriques utilisés pour la presse, le comité de course et comme bateaux marqueurs pour les lignes de départ/arrivée.
Actualités RIB
En parlant de bateaux semi-rigides, Highfield (le plus grand fabricant mondial de pneumatiques RIB) a maintenant commencé la production complète de son EJET 330, qui dispose d’un moteur à turbine à jet électrique de 20 kW de puissance, soit 25 CV. Le bateau de 3,36 mètres (11 pieds) plane à 11 nœuds (20 km/h) et peut atteindre une vitesse de pointe de 25 nœuds (46 km/h). La charge (20%-80%) prend environ 2,5 heures avec une unité de niveau 2, plus longtemps avec une prise domestique/de marina standard.
À l’autre extrémité de l’échelle, un fabricant italien de semi-rigides a travaillé avec le fabricant chinois de hors-bords électriques ExploMar (explore et marine) pour installer deux unités WAVE 300+ (220 kW / 300 CV) sur un bateau de 11 mètres (36 pieds).
Lors des essais en mer, le bateau a atteint une vitesse de 38 nœuds (70 km/h) avec 6 personnes à bord. Avec une batterie de 125 kilowattheures, le bateau pouvait naviguer à cette vitesse pendant environ 40 minutes et parcourir environ 45 kilomètres depuis son point de départ.
E1
La quatrième course de la série inaugurale de courses de hors-bord électriques E1 a eu lieu à Monaco le week-end du 26 et 27 juillet dernier, avec l’équipe Brady devançant l’équipe Drogba et l’équipe Rafa pour prendre la première place.
Pour ceux qui ne le savent pas, il y a neuf équipes dans la série, chacune appartenant à une star du sport, du divertissement ou de l’industrie. L’équipe Brady appartient au quart-arrière GOAT (Greatest of All Time) de la NFL, l’équipe Drogba au quadruple vainqueur de la Premier League Didier Drogba et l’équipe Rafa à Rafael Nadal, vainqueur de 22 tournois du Grand Chelem de tennis.
Parmi les autres propriétaires figurent le chanteur/producteur Marc Anthony, lauréat d’un Grammy Award, l’acteur Will Smith et Virat Kohli, leader de tous les temps de la Premier League indienne de cricket.
Chaque équipe est composée d’un pilote et d’une pilote, qui doivent participer tous deux à toutes les courses. Des courses de qualification ont lieu le premier jour de l’événement, suivies des quarts de finale, des demi-finales et de la finale le deuxième jour. Les temps des équipes sont additionnés à chaque étape et des points sont attribués en fonction de la place d’arrivée.
Comme en Formule 1 et en Formule E, où l’accent est mis sur les capacités du pilote plutôt que sur l’investissement technologique, chaque équipe dispose du même bateau monotype. Pour la E1, il s’agit du Racebird, une coque à foils de 7 mètres (23 pieds) avec un moteur hors-bord électrique de 150 kW (200 CV) de Mercury Racing. La vitesse de pointe est de 90 km/h (50 nœuds / 55 mi/h).
Les quatre premières courses de la série de six courses se sont déroulées à Djedda (Arabie Saoudite), à Venise et à Puerto Banús, en Espagne. À Monaco, les courses se sont déroulées juste à côté de la marina du Yacht Club de Monaco, le même endroit où le Club a accueilli les premières courses internationales de bateaux à moteur au monde en 1904. La saison se terminera en novembre à Hong Kong.
Yanmar
Yanmar, le plus grand fabricant de « saildrives » au monde, compte lancer son très attendu premier modèle électrique, le E-Sail Drive, au Cannes Yachting Festival ces jours-ci, soit du 10 au 15 septembre à Cannes, en France.
Avec des centaines de milliers de moteurs diesel Yanmar installés sur des voiliers du monde entier, la philosophie de l’entreprise en proposant une option électrique est de d’offrir une gamme E-Sail Drive « plug and play ». Les moteurs sont conçus pour s’adapter parfaitement à l’endroit où un moteur Yanmar au diesel est remplacé, pour offrir aux plaisanciers une transition facile et simple vers l’énergie électrique.
L’entreprise indique dans son communiqué de presse que « le saildrive sans émissions est construit sur un système intégré avec tous les composants sur une seule plateforme. Il est installé sur des empreintes existantes ou en remplacement direct des moteurs à combustion, ce qui rend le passage à la navigation 100 % électrique plus facile et plus rapide. Le E-Sail Drive est proposé en trois modèles : le SDe7 kW, le SDe10 kW et le SDe15 kW. »
Jeff Butler est basé à Toronto et est le rédacteur en chef de plugboats.com, le site Web international consacré à tout ce qui concerne les bateaux électriques et la navigation de plaisance. Il est également président de l’Electric Boat Association of Canada.