Processus de remplacement et d’achat de voiles (Partie 1 de 2)

24 janvier, 2023

Par Marc Robic

Pour de nombreux navigateurs au nord de la ceinture de neige, la sortie de l’eau signifie préparer le bateau pour l’hiver, ce qui implique inévitablement de retirer les voiles. Curieusement, l’hiver est souvent le moment où l’on observe de près nos voiles! C’est à ce moment-là que nous pouvons inspecter de près et repérer certaines zones problématiques.

Comme de nombreux autres marins, j’ai étiré ma chance avec mon génois pendant de nombreuses années. Après tout, il s’agit de la voile d’origine, qui date de 1995 (cela fait plus de 25 ans !), année de construction du bateau. Mais cette année, je ne peux plus ignorer le fait qu’elle a vieilli, est fatiguée et usée. Les fils, pour certains, sont secs et commencent à se défaire, les bords de de la chute et de la bordure sont usés, la bande UV sur la chute et la bordure commençant à sécher et montrant des fissures et s’écaillant. Il est temps de faire face à la musique! Cette voile est prête pour la retraite et à être donnée à une bonne cause, comme les organisations de collecte de fonds qui convertissent les vieilles voiles en sacs et autres.

Après avoir navigué pendant plus de 40 ans, ce n’est pas la première fois que j’achète une nouvelle voile.

J’ai recherché des fournisseurs de voiles canadiens. Après avoir parlé à plusieurs d’entre eux et obtenu autant de devis (sept en tout), j’ai été heureux de constater que tous les fabricants de voiles se situaient approximativement dans la même fourchette de prix, et qu’ils avaient tous d’excellentes critiques en ligne et d’excellentes réputations. La partie la plus difficile a été de choisir.

Mon premier réflexe a été d’essayer de m’en tenir à des voileries disposant d’un atelier physique au Canada. J’ai constaté que la plupart des voileries répertoriées au pays, mais pas toutes, font fabriquer leurs voiles par leur propre atelier ou par des voileries tierces situées en Asie, au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Après avoir examiné tous les devis et discuté avec de nombreux fournisseurs, j’ai choisi de m’adresser à Precision Sails, établi sur l’île de Vancouver. J’ai apprécié le processus et les informations fournies tout au long de la démarche, et les critiques étaient bonnes, y compris de la part des membres de mon propre club nautique.

 

La première question que tout fabricant de voiles devrait vous poser concerne le type de navigation que vous pratiquez. Si vous êtes comme nous, que vous naviguez principalement près des côtes et sur des lacs et que vous faites de la croisière, le type de conception, de matériaux et de fabrication de la voile sera différent de celui des marins qui se consacrent à la course. Il existe, bien sûr, des voiles intermédiaires qui représentent un juste milieu entre une voile de croisière et une voile de course. Sans compter qu’il existe une myriade de types de matériaux et d’options parmi lesquels choisir.

Si votre génois est sur un enrouleur, il peut valoir la peine d’évaluer si un guindant en mousse ou en corde serait avantageux pour votre style de navigation. Un guindant en mousse ou en corde permet d’obtenir une plus belle forme de voile près du guindant lorsqu’on enroule la voile pour réduire sa taille par forte brise. Mais ils peuvent aussi s’user plus vite que la voile. Comme je suis plutôt un marin de croisière, j’ai choisi de ne pas me prévaloir de cette option. À la place, lorsque j’enroule la voile d’avant, je règle les chariots sur rail du génois vers l’avant.

 

Les lignes de fuite (« draft lines ») sont une autre option. Il s’agit de lignes parallèles de couleurs contrastées, qui vont du guindant à la chute et permettent de voir la forme de la voile. Cependant, comme elles sont ajoutées d’un seul côté de la voile, elles peuvent affecter la performance de l’enrouleur au fil du temps, car le tissu utilisé pour ces lignes peut s’étirer ou rétrécir différemment que celui de la voile elle-même. Donc, si vous optez pour des lignes de fuite, je vous recommande de les ajouter du côté extérieur de la voile roulée.

Après avoir reçu mon devis, j’ai posé d’autres questions, puis j’ai versé un acompte. Un appel de consultation a été prévu quelques jours plus tard avec mon concepteur de voile attitré. J’ai décidé d’opter pour un simple guindant d’enrouleur, trois jeux de balises volantes (« tell tales »), des lignes de fuite (« draft lines ») bleues et une bande UV blanche légère sur la chute et la bordure. Une voile de croisière simple qui fonctionnera aussi bien que celle d’origine. Le choix d’une bande anti-UV colorée implique généralement un tissu plus lourd, comme le Sunbrella, et je ne voulais pas de ce poids supplémentaire, qui aurait affecté les performances par vent léger.

 

Pensez également à ce que vous aimez et n’aimez pas de votre voile actuelle. Par exemple, elle est peut-être plus basse que les filières et compromet votre vue vers l’avant lorsque vous naviguez au vent. C’est le bon moment pour demander à votre concepteur de concevoir une voile qui évitera cela. Dans mon cas, lorsque je borde la voile pour naviguer au vent, la bordure passe par-dessus la filière supérieure, ce qui cause une usure prématurée de celle-ci.

Une fois qu’un devis est fourni, vous recevrez les instructions de connexion pour accéder à votre propre compte avec accès à toutes les informations de votre compte, l’historique de vos achats, les devis de voiles et plus encore. Comme la plupart des autres voileries, Precision Sails offre un large éventail de vidéos sur tout ce qui concerne les voiles, comme la façon de mesurer et de régler, etc. L’accès à votre compte pour suivre l’évolution du projet est également très pratique ! Vous recevrez également un courriel lorsque chaque étape est terminée.

Dans la deuxième partie, nous passerons du processus de conception finale à la production et, enfin, à la livraison.

 

Marc Robic
mrobic@aol.com

Marc est membre des Escadrilles canadiennes de plaisance. Lui et sa femme, Claude Couture, naviguent sur leur Catalina 270, Aquaholic 3, à partir du Club Nautique de l’Ile-Perrot à Montréal, où Marc a été Maitre de port pendant 16 ans. Ils louent régulièrement des voiliers dans les Caraïbes. Avec plus de 40 ans d’expérience, Marc est également un bricoleur passionné.